Le lycée Lamarck
est le seul de France à porter ce nom.

Pourquoi, et qui était donc Lamarck ?

Portrait gravé par Ambroise Tardieu

Un savant picard 

Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de La Marck, dit Jean-Baptiste de Lamarck est né le 1er août 1744 à Bazentin, village (dévasté par la guerre de 14-18, puis reconstruit) situé à 9 kilomètres au Nord-est d’Albert.  

Né dans une famille noble mais peu fortunée qui vouait ses fils à l’armée, Lamarck est blessé en combattant pendant la Guerre de Sept ans.

Botaniste

Il se passionne pour la botanique au cours d’un séjour de convalescence à Monaco (1764), et publie en 1778 une Flore Française, qui donne des clés dichotomiques (avec à chaque critère – couleur, feuilles, pétales etc.  – deux possibilités de choix) permettant à tout un chacun d’identifier les plantes. Il est élu l’année suivante à l’Académie des Sciences.

1783 – 89 : Continuateur de Diderot et d’Alembert, il publie huit volumes de L’Encyclopédie Méthodique.

Homme des Lumières, il participe en 1793 (pendant la Révolution Française, donc) à la fondation du Museum d’Histoire Naturelle où il devient, à 50 ans, professeur de zoologie, spécialisé dans celle des invertébrés (vers, mollusques, insectes), dont il a réalisé au début du XIXe siècle, une classification.

C’est lui qui introduit, en 1802, dans la langue française, le mot de biologie pour désigner la science des êtres vivants.

Météorologiste

Entre 1799 et 1810, il propose une classification des nuages, en français, et pose les bases de la météorologie. Sa classification, poétique (elle comporte des « nuages en lambeaux » – les cirrus – ou des « nuages de tonnerre ou diablotins ») ne sera pas retenue, on lui préférera la classification contemporaine, en latin, de l’Anglais Luke Howard, qui a servi de base à celle qui prévaut encore aujourd’hui.

Philosophe et théoricien du transformisme

L’observation et la comparaison attentive de milliers d’espèces de fossiles et d’invertébrés donne à Lamarck  – contre le fixiste Cuvier – l’idée que la Terre est beaucoup plus ancienne qu’on ne l’affirme, et que, loin d’avoir disparu par suite de catastrophes, les espèces se sont perpétuées en évoluant en même temps que leur milieu naturel. C’est la fameuse théorie de « la girafe de Lamarck »

Ces idées sont exposées dans un vaste ouvrage de philosophie des sciences La Philosophie zoologique (1809).

On a coutume d’opposer les théories de Lamarck et de Darwin. Mais il faut considérer, au-delà de leurs différences radicales d’interprétation de l’évolution, que la pensée de Lamarck, antérieure d’une cinquantaine d’années, a nourri les fondements de la réflexion de Darwin !

Lamarck, aveugle durant les dix dernières années de sa vie, a dicté toutes ses dernières œuvres à sa fille Cornélie. Vivement critiqué par Cuvier qui faisait obstacle à la diffusion des idées transformistes, il a connu une fin de vie semble-t-il difficile. Ses restes ont été inhumés dans la fosse commune du cimetière Montparnasse.

Mais c’est sa statue qui accueille le visiteur à l’entrée du Jardin des Plantes du Museum d’Histoire Naturelle.

Les alentours de Bazentin proposent un « Circuit Lamarck »

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